Longtemps considéré comme énergivore, l’IoT a aujourd’hui un rôle important à jouer dans la lutte contre le réchauffement climatique et à la diminution de la consommation d’énergie, enjeu d’autant plus crucial dans notre contexte actuel de crise énergétique, ainsi que le GIEC le souligne dans son dernier rapport.
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) des Nations Unies a publié un nouveau rapport lourd de sens et de conséquences. Ainsi, la température mondiale devrait augmenter de +1,5°C à +1,6°C d’ici 2030, soit dix ans plus tôt que ce que prévoyaient les précédentes estimations. La version publiée par le groupe en avril dernier souligne par ailleurs l’intérêt et l’importance des outils visant à mieux comprendre la consommation en énergie tant pour les particuliers, que pour les entreprises ou les collectivités. La contribution de l’IoT dans la lutte pour la préservation de l’environnement pourrait s’avérer essentielle.
L’intelligence au service de l’environnement et des entreprises grâce aux IoT
Si les initiatives individuelles et la prise de conscience sont nécessaires, les entreprises sont particulièrement attendues sur ces thématiques et ont donc un rôle prépondérant à jouer, d’autant plus pour toutes celles qui y sont désormais contraintes par le décret tertiaire de la loi ELAN de 2018 qui impose aux bâtiments ou locaux d’activité à usage tertiaire dont la surface d’exploitation est supérieure ou égale à 1 000m2 de réduire les consommations énergétiques de -40% d’ici 2030 (-50% d’ici 2040 et -60% d’ici 2050).
IoT et efficience énergétique
En ajoutant de l’intelligence et de l’automatisation aux usages et aux pratiques des entreprises, l’IoT peut permettre des économies d’échelle et l’atteinte d’objectifs fixés dans le cadre d’une stratégie RSE, le tout sans aucune baisse de confort ressentie pour les équipes et les collaborateurs.
Ainsi, au sein des bureaux, les objets connectés ont la capacité d’ajuster la consommation énergétique des équipements grâce aux données fournies par des capteurs connectés. L’électricité et le chauffage peuvent alors s’adapter à la température naturelle de chaque pièce, mais également permettre d’anticiper les données météo et les heures de fréquentation des salles. Plus question de laisser les bureaux éclairés par défaut. Désormais si une réunion est prévue à des heures matinales, le chauffage et l’éclairage peuvent rester éteints toute la nuit et leur mise en route programmée sur l’heure de début de la réunion.
À ce titre, l’installation de capteurs dans les différentes zones de vie permet d’éviter un gaspillage conséquent. Leur fonctionnement peut être modélisé grâce à l’analyse de grandes quantités de données, qui permettent par ailleurs la conception de modèles prédictifs puissants qui prennent en compte des jeux de données comme la météo ou les plannings des mois précédents. Un suivi de la consommation énergétique en temps réel permettra aux administrateurs et aux responsables de suivre les dépenses par poste.
Au-delà même de ces cas d’usage précis, il est aisé d’imaginer les économies substantielles qui peuvent être assurées au moyen de l’IoT. La mise en réseau des appareils connectés permet même une synchronisation entre les bâtiments qui peuvent se synchroniser pour donner ou recevoir de l’énergie excédentaire sur un modèle parfaitement collaboratif. Ainsi, une étude d’Ericsson a suggéré que l’IoT seul pourrait permettre de réduire les émissions de carbone d’environ 15 % d’ici 2030.
Des capteurs environnementaux dans la SmartCity
L’IoT est déjà utilisé au sein de grandes agglomérations touchées par la pollution atmosphérique (le fameux “smog”) comme la ville de Pékin en Chine ou Delhi en Inde qui sont toutes deux particulièrement touchées par ce phénomène, mais des villes moyennes et de petites communes s’y sont également mises. La ville de Rennes par exemple, a déployé son propre réseau qui lui sert aussi bien à gérer la qualité de l’air, que les éclairages publics, le remplissage des conteneurs à verre ou… les nichoirs installés pour les oiseaux !
L’IoT pour lutter contre la pollution atmosphérique
Sur le sujet de la pollution atmosphérique, l’IoT peut en effet s’adosser à différents types d’initiatives pour permettre d’accélérer l’obtention de résultats significatifs et pour faciliter la prise de décision par les autorités. Par exemple, dans la gestion du réseau routier et du trafic afin de réduire les embouteillages.
En 2015, un rapport de l’Ofcom, l’autorité britannique de régulation des télécommunications a conclu qu’une réduction de 15% des embouteillages pourrait permettre d’économiser environ 1 milliard de dollars par an, tout en permettant de réduire les émissions des voitures. Dallas au Texas ou Darmstadt en Allemagne ont déjà intégré l’usage de ces systèmes intelligents.
Un récent rapport d’IDTechEx estime en conséquence, que le marché des capteurs environnementaux pourrait dépasser les 3 milliards de dollars d’ici 2027. Cette évolution devrait être stimulée par les réglementations environnementales et la sensibilisation accrue des consommateurs. N’oublions toutefois pas la mise en garde du GIEC qui spécifie que la technologie numérique ne pourra correctement soutenir la décarbonisation que si elle-même est correctement gérée.
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