En 2030, le réseau cuivre qui supportait notamment les lignes ADSL aura été complètement démantelé, et la commercialisation des offres ADSL prendra fin au 1er janvier 2026.
Un chantier qui ne causera aucun désagrément aux utilisateurs de la fibre pour 100% de leurs applications, mais qui devrait d’ores et déjà mobiliser les 4 millions d’entreprises utilisant encore ce réseau. On fait le point sur les choix qui s’offrent à elles et les interventions à anticiper.
Développé dans les années 1970, le réseau de boucle local cuivre a d’abord permis d’accueillir le RTC (réseau téléphonique commuté) réservé à la téléphonie fixe, puis l’internet haut débit avec l’ADSL, la SDSL et la VDSL.
Mais les évolutions technologiques sont venues peu à peu concurrencer et finalement rendre obsolète le réseau cuivre. Ainsi, la fibre optique se déploie à grande vitesse sur le territoire français dans le cadre du Plan France Très Haut Débit. Plan gouvernemental qui prévoit que tous les foyers puissent se raccorder au réseau fibre d’ici fin 2025.
Fin de l’ADSL, c’est pour quand ?
Un démantèlement par étapes en attendant le tout fibre
En attendant le tout fibre, le plan de fermeture du réseau cuivre s’articule autour de deux phases principales :
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Une phase de transition, de 2020 à 2025, pour préparer la fermeture du réseau cuivre.
Cette phase est déjà engagée. Elle doit permettre de définir la démarche industrielle à adopter pour la fermeture, d’organiser les migrations des clients, tout en limitant la création de nouveaux accès cuivre.
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Une phase de fermeture, de 2026 à 2030, pour fermer concrètement le réseau.
Cette phase a pour objectif de ne plus avoir aucun client en service sur cuivre fin 2030. La commercialisation de tout nouvel accès cuivre sera alors complètement stoppée, le réseau sera techniquement fermé et des éléments du réseau seront démantelés. Evidemment, pour ce faire, les entreprises devront au moins avoir accès à une offre de gros activée FttH disponible avec des conditions tarifaires et techniques comparables aux offres SDSL.
Fin de l’ADSL, qu’est-ce qui va changer ?
Cette transition de réseau est un chantier colossal. Mais les bénéfices qu’en tireront particuliers et professionnels sont aussi conséquents.
- Débit, latence, usages : ce qu’il y a gagner en passant à la fibre.
Le développement de certains usages parle en faveur du tout fibre. Télétravailler, multiplier les visioconférences avec une grande qualité visuelle et sonore, collecter une grande quantité de données, transférer des fichiers très lourds, faire des consultations de santé à distance ou encore visionner séries et films sur des plateformes vidéos sont autant de possibilités qui ne peuvent être concrétisées qu’avec un débit élevé et une latence réduite. Sans compter que la fibre n’est pas exposée aux perturbations électriques et bien moins sensible aux aléas climatiques, ce qui en fait un réseau plus résistant aux incidents.
Fin de l’ADSL : comment anticiper ?
Quelles applications sont concernées dans les entreprises ?
Si de nombreuses sociétés sont déjà raccordées à la fibre, 4 millions d’entreprises correspondant à 10 millions de lignes sont toujours connectées à Internet via le réseau cuivre. Il y a celles qui ne sont pas encore fibrées, et celles qui sont passées à la fibre mais utilisent encore le réseau cuivre pour raccorder certains de leurs équipements, comme des machines à affranchir, des ascenseurs pour les appels de secours, des interphones ou encore le fax.
« Dans le secteur de la santé par exemple, les laboratoires d’analyse disposent encore souvent de fax, rappelle Julien Bonnard, Service Delivery Manager (SDM) chez Synelience. De nouvelles solutions sont bien disponibles mais ce n’est pas toujours évident de faire changer une entreprise sur ses habitudes de fonctionnement, en particulier dans des secteurs où les processus sont sensibles. Néanmoins pour s’assurer d’avoir après 2026 des équipements et des process performants, il faudra adopter de nouvelles solutions, lesquelles sont tout aussi simples d’utilisation et souvent plus agiles. »
Abonnements et travaux : que faut-il prévoir ?
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Connaitre les offres en fibre des opérateurs
Globalement, « le mieux c’est d’anticiper », conseille encore l’expert de Synelience. Ainsi, les entreprises ayant aujourd’hui une offre ADSL, SDSL ou VDSL auraient à gagner à prendre les devants pour appeler les différents opérateurs et connaître leurs offres et les garanties qu’elles contiennent. Et lorsque leur zone est déjà fibrée, elles ne devraient pas attendre la date de 2026 pour faire leur transition.
Pour les autres, il faut savoir que les opérateurs ont l’obligation d’informer la population, et donc les entreprises, lorsque leur zone est équipée de fibre optique.
« Exceptées quelques zones isolées, le très haut débit sera accessible partout sur le territoire avant la fin de la commercialisation des offres ADSL en 2026. Si les entreprises attendent, elles entreront dans une phase de « panne ». Je m’explique : cela signifie qu’en cas d’incident sur le réseau cuivre, l’opérateur en capacité de fournir une solution fibrée n’aura plus l’obligation de faire des réparations, précise Julien Bonnard. La problématique derrière c’est que l’entreprise qui se retrouverait dans ce cas de figure serait contrainte de passer du jour au lendemain à la fibre et dépendante des temps d’intervention. Elle va donc subir et sans doute faire face à des coûts (économiques mais aussi organisationnels…) plus importants que si elle avait anticipé. »
Puisqu’il reste deux ans et demi avant la fermeture officielle du réseau cuivre, les entreprises ont le temps de préparer et de budgéter cette évolution.
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Anticiper les travaux si votre réseau local doit être adapté
Après, en effet, des travaux ou adaptations seront peut-être nécessaires. Sur le papier, être raccordé à la fibre est synonyme de gains de débit et de latence réduite. Mais dans certains cas, il est nécessaire aussi d’optimiser le réseau local de l’entreprise, car le haut débit qui arrive depuis l’extérieur peut se retrouver fortement atténué lorsqu’il arrive à l’utilisateur final . Pour certaines entreprises, il va donc falloir adapter leur infrastructure. Dans une TPE ou une PME, il sera toujours possible de s’appuyer sur le WiFi. Les nouvelles générations de WiFi permettent en effet de profiter de débits plus importants et d’une meilleure couverture.
Fin de l’ADSL : une occasion pour accélérer votre transition numérique
L’heure du bilan : redéfinissez vos besoins et boostez votre digitalisation
Reste que cette transition de réseau devrait aussi être l’occasion, comme dans toute phase de transformation, de ré-identifier précisément les besoins de la société.
Souvent le métier premier des décideurs n’est pas l’informatique et ils privilégient donc la philosophie du « jusqu’à présent on fonctionnait comme ça ». Mais les technologies ont énormément évolué au fil des années et de nouvelles solutions peuvent apporter des gains que les décideurs ne pouvaient imaginer.
Or un moment de bascule, comme l’est celui qui verra le réseau cuivre être intégralement remplacé par le réseau fibre optique, est tout indiqué pour faire le bilan, étudier les nouvelles options et préparer un changement.
Prendre ce recul, étudier les différents scénarios et finalement choisir les bonnes solutions n’est néanmoins pas simple. « Souvent les dirigeants d’entreprises n’ont pas les connaissances adaptées ni le temps de rester informés sur les multiples évolutions de connectivité à l’œuvre », rappelle l’expert de Synelience. Passer en tout fibre, par exemple, nécessite souvent d’identifier des solutions de backup à mettre en place. Se faire accompagner est donc très recommandé »
Faites-vous accompagner pour mieux vous préparer aux opportunités liées à la fin de l'ADSL et au déploiement de la fibre
De plus, avec la fibre, les entreprises profitent certes de débits bien plus importants, mais elles peuvent aussi bénéficier de nouvelles configurations pour le stockage et le transfert de leurs données qui ne leur était pas possible d’envisager avant.
Elles peuvent donc aussi se faire accompagner pour accélérer leur transition numérique et, « choisir par exemple de renoncer à tout ou partie de leurs serveurs et équipements de secours sur site pour aller vers un hébergement en datacenter ou vers le cloud. Pour les grands sites industriels, les gains financiers peuvent parfois être très intéressants, souligne Julien Bonnard. Quoiqu’il en soit, se faire accompagner, c’est déjà anticiper. Avant d’avoir une infrastructure complète qui fonctionne en haut débit, avec un réseau LAN adapté, et/ou avec du cloud, il faut procéder par étape et en omettre une pourrait faire rater un virage important à une entreprise ».
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